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Province Manitoba
Présentation
Population | 1267003 habitants |
---|
Plus d'informations
Manitoba
Article par |
T.R. Weir |
Mis à jour par |
Nathan Coschi, Leanna Fong and Erin James-Abra |
Date de publication en ligne |
le 8 août 2012 |
Dernière modification |
le 4 novembre 2021 |
Le Manitoba est une province canadienne située au centre du pays, délimitée à l’ouest par la Saskatchewan, par la baie d’Hudson et l’Ontario à l’est, par le Nunavut au nord et par le Dakota du Nord et le Minnesota au sud. La province est fondée sur une partie des territoires traditionnels des Cris, des Anichinabés, des Oji-Cris, des Dakotas/Lakotas (Sioux) et des Dénés, ainsi que des terres de la nation métisse. La propriété terrienne est toujours régie par les traités numéro 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 10. Selon le recensement de 2016, le Manitoba compte 1 278 365 habitants, ce qui en fait le cinquième territoire ou province le plus populeux du Canada. Le Manitoba se joint à la Confédération en 1870, et sa capitale, Winnipeg, est constituée en ville peu après, en 1873. La première ministre actuelle en est Heather Stefanson. Elle est à la tête d’un gouvernement progressiste-conservateur majoritaire.
Géographie
Les régions physiographiques de Manitoba
(Harrison Panabaker/L'Encyclopédie canadienne)
On retrouve au Manitoba trois des sept régions physiographiques du Canada. Ces trois régions sont : les basses-terres de la baie d’Hudson, le Bouclier canadien et les plaines Intérieures. La majorité de la population du Manitoba est concentrée dans le sud-ouest de la province, dans la région physiographique des plaines Intérieures. C’est également dans cette région que se trouve la majorité des terres arables du Manitoba. Par contre, les basses-terres de la baie d’Hudson et le Bouclier canadien ne sont généralement pas propices à l’agriculture. Churchill, le seul port d’eau salée de la province se trouve dans les basses-terres de la baie d’Hudson. Les centrales hydroélectriques, la pêche en eau douce, les mines de métaux et le secteur sylvicole sont situés dans la région du Bouclier canadien.
L’eau douce est la principale ressource du Manitoba. Avec ses 101 590 km2 de lacs et de rivières (le sixième de sa superficie totale), Manitoba est la troisième province la plus riche en eau des dix provinces canadiennes. Parmi ses plus importants lacs, mentionnons les lacs Winnipeg (24 387 km2), Winnipegosis (5 374 km2) et Manitoba (4 624 km2). Ce sont trois vestiges du lac Agassiz. En outre, de nombreuses grandes rivières de l’Ouest canadien se jettent dans le sud du Manitoba, notamment les rivières Saskatchewan, Rouge, Assiniboine et Winnipeg.
Pour ce qui est de la végétation, le sud du Manitoba comprend des prairies. Les prairies se transforment en forêts mixtes vers le centre de la province. Le nord comprend des forêts boréales, et près de la baie d’Hudson, de la toundra. (Voir aussi La géographie du Manitoba.)
Histoire
Autochtones
Territoires traditionnels des Assiniboines, des Cris, des Dénés et des Ojibwés.
(avec la permission de Native Land Digital / Native-Land.ca)
L’actuelle province du Manitoba se trouve sur le territoire traditionnel des peuples assiniboine et dakota, qui vivaient dans les plaines du sud, de la nation crie, qui couvrait un vaste territoire s’étendant des plaines jusqu’aux basses terres de la baie d’Hudson au nord, et des Dénés, qui habitaient dans le Grand Nord. Les ancêtres de ces peuples autochtones seraient arrivés au Manitoba entre 10 000 et 13 000 av. J.-C. Les Anishinaabeg (voir Ojibwés), qui représentent l’un des principaux peuples autochtones du Manitoba avec les Cris, sont arrivés beaucoup plus tard; ils se sont installés au Manitoba il y a environ 300 ans.
Avant l’arrivée des Européens, les Autochtones du Manitoba vivent surtout de la chasse (orignal, caribou, ours et castor) et d’un peu de pêche. Ceux qui vivent dans les basses terres de la baie d’Hudson chassent également la sauvagine (comme l’oie), tandis que ceux des plaines comptent plutôt sur le bison pour la nourriture, les vêtements, les maisons et les outils. Des archéologues ont découvert au Manitoba des articles faits à partir de cuivre, d’argile, de roches et d’ossements, ce qui indique que les Autochtones participaient déjà à des réseaux d’échange et de traite à longue distance, pouvant aller jusqu’au côte du Pacifique dans l’Ouest ou encore jusqu’au golfe du Mexique dans le Sud, et ce, même avant l’arrivée des Européens.
Exploration : les années 1600 aux années 1700
L’exploration européenne du Manitoba n’a pas commencé dans le sud de la province, mais bien dans la région la plus froide et la plus éloignée : les rives de la baie d’Hudson. Au début du 17e siècle, nombre de navigateurs, dont Thomas Button (1612), Jens Eriksen Munk (1619-1620), et Luke Fox et Thomas James (1631), ont sillonné le littoral pour y trouver le passage du Nord-Ouest.
L’expansion du commerce des fourrures vers l’ouest engendre de plus en plus d’explorations au Manitoba. Deux explorateurs canadiens-français, Médard Chouart Des Groseilliers et Pierre-Esprit Radisson, intéressés par la traite des fourrures, persuadent le roi Charles II d’Angleterre de fonder la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) en 1670 et de l’établir sur un immense territoire (dont une partie constitue le Manitoba d’aujourd’hui) appelé Terre de Rupert.
Des postes de traite sont mis en place le long des rives de la baie d’Hudson : Fort Hayes en 1682 (remplacé par Fort York en 1648) et Fort Churchill en 1717-1718 (remplacé par Fort Prince-de-Galles en 1731). Dans les années 1690 à 1692, un employé de la CBH, Henry Kelsey, explore le sud-ouest en traversant les Prairies jusqu’à la rivière Saskatchewan. Quelque temps après, la famille La Vérendrye explore l’ouest en passant par les Grands Lacs et construit le Fort Maurepas (1734), sur la rivière Rouge, et quatre autres postes sur le territoire actuel du Manitoba. Par la suite, des commerçants indépendants envahissent les terres accordées à la CBH, ce qui suscite dans le milieu de la traite des fourrures une grande concurrence qui ne prend fin qu’en 1821, avec la fusion de la CBH et de la Compagnie du Nord-Ouest. Une vingtaine de forts ont été construits à différentes époques au sud du 54e degré de latitude nord, mais il reste très peu de vestiges permanents du passage des premiers explorateurs.
Cependant, l’arrivée du commerce des fourrures a un immense impact sur la vie des Autochtones au Manitoba. Leur participation à la traite change leurs coutumes sociales et économiques, sans parler de leur répartition territoriale. La possibilité de vendre des peaux en convainc beaucoup de chasser un nombre exagéré d’animaux, plutôt que de chasser seulement pour subvenir à leurs besoins. Avec l’introduction d’objets fabriqués en Europe, les Autochtones abandonnent leurs vêtements et outils traditionnels et deviennent dépendants du commerce des fourrures. Les Cris et les Anishinaabeg, qui s’en tenaient traditionnellement aux rives nord des lacs Huron et Supérieur, étendent tous deux leur territoire vers l’ouest à des fins de chasse, dans le but de conserver leur statut dans la traite. L’interaction qui en découle entre ces deux groupes résulte en la création d’une langue et d’une culture oji-cries hybrides.
Les relations entre les marchands européens et les Autochtones engendrent une autre culture bien connue : celle des Métis. Malgré que les mariages entre les colons et les femmes autochtones soient des coutumes dès les premières explorations européennes en Amérique du Nord, au début du 19e siècle, les Métis de la rivière Rouge forment une culture distincte, qui vient d’un mélange d’origines autochtone, française, anglaise et écossaise. Les Métis sont des chasseurs de bison hors pair. Ils prennent le rôle d’intermédiaire dans le commerce des fourrures, en fournissant par exemple du pemmican aux commerçants de la Compagnie du Nord-Ouest.
L’arrivée des Européens a également causé l’apparition de maladies comme la vérole, qui font un nombre désastreux de victimes au sein des populations autochtones. En 1781, une épidémie de vérole aurait condamné plus de 90 % des Autochtones dans la région de Churchill.
Colonisation européenne : les années 1800
Entre 1682 et 1812, la colonisation européenne au Manitoba se résume aux postes de traite de fourrure établis par la CBH, la Compagnie du Nord-Ouest et quelques marchants indépendants. La colonisation agricole commence en 1812, lorsque la CBH fournit à lord Selkirk une grande étendue de terre au croisement des rivières Rouge et Assiniboine afin de fonder une colonie pour réinstaller des fermiers écossais et irlandais. Pendant les 45 années qui suivent, la grêle, le gel, les inondations, les invasions de sauterelles, les escarmouches avec les représentants de la Compagnie du Nord-Ouest ou encore avec les Métis, en réponse aux tentatives des colons de restreindre la vente de pemmican et la chasse au bison, mettent à rude épreuve la colonie de la rivière Rouge, établie à Assiniboine.
D’autres colonies se sont établies ensuite à cause du monopole de la CBH et de la croyance selon laquelle la région n’est pas propice à l’agriculture. En 1857, le gouvernement britannique parraine une expédition pour évaluer le potentiel agricole de la Terre de Rupert, puis le gouvernement canadien, encouragé par un mouvement d’expansion dans le Haut-Canada, mandate Henry Youle Hind d’une mission semblable. Les découvertes de ces expéditions encouragent la colonisation plus au nord-ouest de la vallée de la rivière Rouge, où l’on découvre un croissant fertile pour l’agriculture.
Rébellion de la rivière Rouge : 1869-1870
Dans les années 1860, les gouvernements britannique et canadien souhaitent explorer l’ouest du continent et commencent les négociations avec la CBH en vue du transfert de la Terre de Rupert au gouvernement du Dominion. Les négociations font complètement fi des gens qui habitent le territoire, la plupart étant des Métis et des Autochtones. Les Métis, mécontents que leurs droits ne soient pas respectés, s’opposent à l’acquisition de leurs terres. En 1869, Louis Riel en tête, ils prennent d’assaut le Upper Fort Gary de la CBH et déclarent un nouveau gouvernement provisoire (voir Rébellion de la rivière Rouge). Après un long cul-de-sac, le gouvernement canadien abandonne. La Loi sur le Manitoba de 1870, qui transfère les Territoires du Nord-Ouest au Dominion du Canada et qui crée la province du Manitoba, garantit aux Métis les terres longeant les rivières Rouge et Assiniboine, en plus de 1,4 million d’acres pour leurs descendants. Malgré cette victoire évidente, Louis Riel et les autres chefs de la rébellion sont forcés à fuir aux États-Unis. Riel est exécuté en 1885 pour haute trahison. Puis, le gouvernement canadien ne tient pas les promesses qu’il a faites aux Métis; des vagues de colons arrivent de l’Ontario, les discriminent et s’installent sur leur territoire. De nombreux Métis insatisfaits s’installent plus à l’ouest pour conserver leur mode de vie, préparant le terrain pour un éventuel conflit (voir Résistance du Nord-Ouest).
Traités numérotés : 1871-1907
Traités nos 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 10.
(avec la permission de Native Land Digital / Native-Land.ca)
En 1871, le gouvernement canadien négocie également avec les Autochtones du nord-ouest dans le but de supprimer leur droit à des terres pour faciliter l’expansion de la colonisation vers l’ouest sans entraîner la violence qui afflige l’Ouest américain. Les traités qui en résultent sont connus comme les « traités numérotés ». Le Manitoba fait l’objet des traités 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 10, tous signés entre 1871 et 1907. L’histoire se répète : le gouvernement canadien s’avère encore une fois incapable de tenir ses promesses qu’il fait aux Autochtones pendant les négociations pour la signature des traités.
Expansion : la fin des années 1800 au début des années 1900
En 1870, le Manitoba se résume à la vallée de la rivière Rouge ; tout ce qui s’y ajoutera pour former l’actuelle province fait partie à l’époque des Territoires du Nord-Ouest, qui sont administrés par le gouvernement du Dominion. La colonisation de la nouvelle province se fait après l’étude des terres par le Dominion et la planification d’un chemin de fer national. Des terres, réparties en quarts de section, sont alors ouvertes à la colonisation avec la Loi sur les terres du Dominion, en 1872. (Voir aussi Le Manitoba et la Confédération.)
Il est bientôt évident que la minuscule province doit prendre de l’expansion. Les colons s’établissent en effet de plus en plus dans le nord-ouest et même au-delà des frontières établies. Entre 1876 et 1881, 40 000 immigrants, surtout des Ontariens d’origine britannique, s’installent dans l’ouest avec l’espoir d’y cultiver le blé à profit, grâce aux nouvelles machines agricoles et aux nouveaux procédés de mouture des grains. Des mennonites et des Islandais arrivent dans les années 1870, les premiers s’établissant autour de Steinbach et de Winkler et les deuxièmes, près de Gimli et d’Hecla. L’immigration ralentit ensuite jusque vers la fin du siècle, période pendant laquelle elle se limite surtout à de petits groupes d’Européens.
En 1881, après plusieurs années de conflit politique avec le gouvernement fédéral, les frontières sont redessinées : elles sont repoussées à l’ouest jusqu’à leurs limites actuelles, puis jusqu’à 53° de latitude nord et plus loin vers l’est. Ce n’est qu’en 1912, toutefois, que les frontières actuelles du Manitoba entrent en vigueur.
L’un des premiers colons ukrainiens, Semen Yanick, et sa femme Tatiana, entourés de leurs enfants à Oakburn, Manitoba, vers 1895.
(avec la permission de Vladimir J. Kaye, Bibliothèque et Archives Canada/C-037531)
Entre 1897 et 1910, années de prospérité et de développement, des colons venant de l’est du Canada, d’Angleterre, des États-Unis et d’Europe orientale (surtout d’Ukraine) envahissent la province et les terres voisines. C’est la plus forte période d’immigration enregistrée au Manitoba. Les colons d’Europe de l’Est, auparavant considérés comme indésirables, sont dorénavant encouragés à immigrer par Clifford Sifton, le ministre de l’Intérieur de l’époque. Celui-ci est persuadé que les paysans de l’Europe de l’Est sont mieux préparés aux conditions hostiles de l’Ouest canadien que leurs compatriotes britanniques.
Développement : le début des années 1900 à la Deuxième Guerre mondiale
La rue Main à Winnipeg, au Manitoba, vers 1909.
(avec la permission de William James Topley, Bibliothèque et Archives Canada/PA-009482)
De 1897 à 1910, le Manitoba connaît une prospérité sans précédent. Le coût du transport diminue, et le prix du blé augmente. La culture des céréales prédomine. Cependant, les fermes mixtes prospèrent et les éleveurs de bétail et les agriculteurs qui recherchent la qualité se font avantageusement connaître.
Winnipeg devient rapidement une métropole, comptant pour 50 % de l’accroissement de la population. Un centre d’affaires dynamique se développe dans la ville depuis l’intersection de Portage Avenue et de Main Street; de grands magasins, des sociétés de courtage et des compagnies d’assurance, des cabinets d’avocats et des banques s’y installent et prospèrent. Des abattoirs et des minoteries desservent directement les agriculteurs, tandis que le secteur des services, les ateliers de chemins de fer, les fonderies et les industries alimentaires prennent de l’expansion.
Le chemin de fer du Canadien Pacifique et le Canadian Northern Railway (plus tard la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada) établissent des gares de triage à Winnipeg, qui devient le centre d’un vaste réseau de chemins de fer allant dans toutes les directions. En 1906, on commence à produire de l’électricité à Pinawa, sur la rivière Winnipeg, et la création de la société Winnipeg Hydro, le 28 juin de la même année, garantit aux entreprises et aux particuliers un approvisionnement hydroélectrique à un coût modeste.
La crise économique de 1913 met fin à la prospérité. Le coût du transport augmente, le prix des terrains et du blé chute, et l’apport des capitaux étrangers tarit. L’ouverture du canal de Panama, en 1914, détrône Winnipeg au royaume du transport : les voies d’eau s’avérant plus économiques que les routes pour le transport des marchandises entre l’est et l’ouest.
Scène de rue lors de la grève générale de Winnipeg, en 1919.
(avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/PA-202201)
Pendant la Première Guerre mondiale, le recrutement, la fabrication de matériel de guerre et l’arrêt de l’immigration entraînent une hausse des salaires et des prix. Dès 1918, l’inflation semble incontrôlable et le chômage est élevé. Les salaires s’effondrent, les conditions de travail se détériorent, et de nouveaux mouvements radicaux font leur apparition chez les fermiers et les ouvriers urbains, entraînant la grève générale de Winnipeg en mai 1919. Le mécontentement des paysans est exprimé par le Parti progressiste, qui remporte 65 sièges (12 au Manitoba) aux élections fédérales de 1921 et qui remporte l’élection provinciale au Manitoba en 1922.
La Première Guerre mondiale est une période difficile pour les immigrants de l’Europe de l’Est qui sont arrivés au Canada dans les deux décennies la précédant, en particulier pour ceux qui viennent de l’empire austro-hongrois, contre lequel se bat le Canada. De nombreux immigrants considérés comme des ennemis sont emprisonnés ou internés, et ceux qui sont plus chanceux font face à de la discrimination quotidienne.
Pendant la Première Guerre mondiale, le 28 janvier 1916, le Manitoba devient la première province à octroyer le droit de vote aux femmes et à leur accorder le droit d’exercer des fonctions politiques au niveau provincial (voir Droit de vote des femmes). Parmi les membres éminentes du mouvement manitobain pour le droit de vote des femmes, on compte Margret Benedictsson, Nellie McClung, Ella Cora Hind, Francis Marion Beynon, Lillian Beynon Thomas et Amelia Yeomans (voir aussi Chronologie historique : Droit de vote des femmes dans l’Ouest).
Un essor industriel suit la dépression postguerre, vers la fin des années 1920. Jusqu’en 1928, la valeur de la production industrielle est supérieure à celle du milieu agricole, qui traverse une longue crise jusqu’en 1930, aggravé par la sécheresse, les insectes et les bas prix du blé sur les marchés mondiaux. La population, délaissant les fermes, migre de plus en plus vers les villes, où la situation n’est pourtant pas meilleure : l’industrie s’affaiblit et le chômage sévit.
Pour échapper au traditionnel cycle expansion-dépression, on s’efforce de diversifier l’économie, comme en témoigne l’expansion de l’industrie minière. Les exigences de la Deuxième Guerre mondiale rendent le Manitoba encore plus dépendant de l’agriculture et du secteur primaire, mais le boom d’après-guerre lui permet d’exploiter ses industries primaires et secondaires et de diversifier son économie.
Démographie
Population
Depuis 1961, la population du Manitoba augmente lentement, mais de façon stable, passant de 921 686 habitants en 1961 à 1 278 365 habitants en 2016. La population est répartie inégalement entre le nord et le sud. Bien que la région nordique, qui s’étend de la rive sud du lac Winnipegosis à l’ouest jusqu’à la rive sud du lac Winnipeg à l’est, représente plus de 79 % de la superficie de la province, elle n’accueille qu’un petit pourcentage de sa population. La colonisation du nord se limite aux postes de pêche isolés, aux villes minières, aux réserves des Premières Nations dispersées et au centre de transbordement de Churchill, situé loin au nord sur les rives de la baie d’Hudson.
Langues et origines ethniques
La majorité des habitants du Manitoba (74 %) identifient l’anglais comme leur langue maternelle, selon le Recensement de 2016. Les autres langues maternelles les plus parlées sont l’allemand (5.3 %), le tagalog (4.6 %), le français (3.7%), le punjabi (1.6 %), l’ukrainien (1.3 %) et le cri (1.2%).Selon le Recensement de 2016, environ 67 % de la population manitobaine est d’origine ethnique européenne. Parmi eux, ceux qui affirment une ascendance britannique forment le groupe le plus important; viennent ensuite ceux d’origines allemande, ukrainienne et française. Puis, depuis l’établissement de la colonie Nouvelle-Islande, sur les rives ouest du lac Winnipeg en 1875, le Manitoba compte aussi une population relativement importante de descendants islandais (environ 2.5 %). Environ 18 % de la population est d’origine autochtone (Premières Nations, Métis et un petit nombre d’Inuits). La province compte aussi bon nombre d’habitants d’origines philippinoise et sud-asiatique (6.4 % et 3.4 %, respectivement), qui demeurent principalement à Winnipeg.
Religions
La population du Manitoba est en majorité chrétienne, bien que plus d’un quart des habitants ne revendiquent aucune affiliation religieuse. L’Église catholique romaine est la plus grande congrégation religieuse de la province, suivie de l’Église unie du Canada et de l’Église anglicane. La province compte également de petites communautés de mennonites et des groupes catholiques ukrainiens, ou encore orthodoxes ukrainiens. Ceux qui pratiquent une religion non chrétienne représentent environ 5 % de la population.
Villes et réserves
Liste des dix plus grandes villes du Manitoba
Nom |
Population |
Winnipeg |
705 244 |
Brandon |
48 859 |
Steinbach |
15 829 |
Thompson |
13 678 |
Portage la Prairie |
13 304 |
Winkler |
12 591 |
Selkirk |
10 278 |
Morden |
8 668 |
Dauphin |
8 457 |
Le Pas |
5 369 |